que c’en est assez, et peut-être plus qu’assez, pour une nation trop noble pour être esclave, et trop fougueuse pour être libre.
Dira-t-on que ces belles lois n’étoient point exécutées ? Dans ce cas, c’étoit la faute des François, et il n'y a plus pour eux d’espérance de liberté : car lorsqu’un peuple ne sait pas tirer parti de ses lois fondamentales, il est fort inutile qu’il en cherche d’autres : c’est une marque qu’il n’est pas fait pour la liberté ou qu’il est irrémissiblement corrompu.
Mais en repoussant ces idées sinistres, je citerai, sur l’excellence de la constitution françoise, un témoignage irrécusable sous tous les points de vue : c’est celui d’un grand politique et d’un républicain ardent ; c’est celui de Machiavel.
Il y a eu, dit-il, beaucoup de rois et très-peu de bons rois : j’entends parmi les souverains absolus, au nombre desquels on ne doit point compter les rois d’Égypte, lorsque ce pays, dans les temps les plus reculés, se gouvernoit par les lois, ni ceux de Sparte ; ni ceux de France, dans nos temps modernes, le gouvernement de ce royaume étant,