Page:Considérations sur la France.djvu/192

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lieu et le moment où il existe : on assassine en cent endroits de la France ; n’importe, car ce n’est pas lui qu’on a pillé ou massacré : si c’est dans sa rue, à côté de chez lui qu'on ait commis quelqu’un de ces attentats ; qu’importe encore ? Le moment est passé ; maintenant tout est tranquille : il doublera ses verroux et n’y pensera plus : en un mot, tout François est suffisamment heureux le jour où on ne le tue pas.

Cependant les lois sont sans vigueur, le gouvernement reconnoit son impuissance pour les faire exécuter ; les crimes les plus infâmes se multiplient de toutes parts : le démon révolutionnaire relève fièrement la tête ; ; la constitution n’est qu’une toile d’araignée, et le pouvoir se permet d’horribles attentats. Le mariage n’est qu’une prostitution légale ; il n'y a plus d’autorité paternelle, plus d’effroi pour le crime, plus d’asile pour l'indigence. Le hideux suicide dénonce au gouvernement le désespoir des malheureux qui l’accusent. Le peuple se démoralise de la manière la plus effrayante ; et l’abolition du culte, jointe à l’absence totale d’éducation publique, prépare à la France une génération dont l’idée seule fait frissonner.