son gain. On n’ose pas jouir pleinement ; et plus les esprits se refroidiront, moins on osera dépenser sur ces fonds. Les bâtimens dépériront, et l'on n’osera de long-temps en élever de nouveaux : les avances seront foibles ; le capital de la France dépérira considérablement. Il y a déjà beaucoup de mal dans ce genre, et ceux qui ont pu réfléchir sur les abus des décrets, doivent comprendre ce que c’est qu’un décret jeté sur le tiers, peut-être, du plus puissant royaume de l'Europe.
Très-souvent, dans le sein du Corps législatif, on a tracé des tableaux frappans de l'état déplorable de ces biens. Le mal ira toujours en augmentant, jusqu’à ce que la conscience publique n’ait plus de doute sur la solidité de ces acquisitions ; mais quel œil peut apercevoir cette époque ?
A ne considérer que les possesseurs, le premier danger pour eux vient du gouvernement. Qu’on ne s’y trompe pas, il ne lui est point égal de prendre ici ou là : le plus injuste qu’on puisse imaginer, ne demandera pas mieux que de remplir ses coffres en se faisant le moins d’ennemis possible. Or, on sait à quelles conditions les acheteurs ont acquis : on sait de quelles manœuvres