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SUR LA FRANCE

Cette objection, comme les autres, est surtout faite par des hommes d’esprit qui n’y croient point : il est cependant bon de la discuter en faveur des honnêtes gens qui la croient fondée.

Nombre d’écrivains royalistes ont repoussé, comme une insulte, ce désir de vengeance qu’on suppose à leur parti ; un seul va parler pour tous : je le cite pour mon plaisir et pour celui de mes lecteurs. On ne m’accusera pas de le choisir parmi les royalistes à la glace.

« Sous l’empire d’un pouvoir illégitime, les plus horribles vengeances sont à craindre ; car qui auroit le droit de les réprimer ? La victime ne peut invoquer à son aide l’autorité des lois qui n’existent pas, et d’un gouvernement qui n’est que l’œuvre du crime et de l’usurpation.

» Il en est tout autrement d’un gouvernement assis sur ses bases sacrées, antiques, légitimes ; il a le droit d’étouffer les plus justes vengeances, et de punir à l’instant du glaive des lois quiconque se livre plus 9 au sentiment de la nature qu’à celui de ses devoirs.

» Un gouvernement légitime a seul le