Page:Considérations sur la France.djvu/51

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pour l’en dégoûter. Il n’avoit vu que la révolution : il falloit qu’il en sentît, qu’il en savourât, pour ainsi dire, les amères conséquences. Peut-être, au moment où j’écris, ce n’est point encore assez.

La réaction, d’ailleurs, devant être égale à l’action, ne vous pressez pas, hommes impatiens, et songez que la longueur même des maux vous annonce une contre-révolution dont vous n’avez pas d’idée. Calmez vos ressentimens, surtout ne vous plaignez pas des Rois, et ne demandez pas d’autres miracles que ceux que vous voyez, Quoi ! vous prétendez que des puissances étrangères combattent philosophiquement pour relever le trône de France, et sans aucun espoir d’indemnité ? Mais vous voulez donc que l’homme ne soit pas homme : vous demandez l’impossible. Vous consentiriez, direz-vous peut-être, au démembrement de la France pour ramener l’ordre : mais savez-vous ce que c’est que l’ordre ? C’est ce qu’on verra dans dix ans, peut-être plus tôt, peut-être plus tard. De qui tenez-vous, d’ailleurs, le droit de stipuler pour le Roi, pour la Monarchie françoise et pour votre postérité ? Lorsque d’aveugles factieux décrètent l’indivisibilité