Page:Considérations sur la France.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qu’on ne vienne point nous parler des assignats, de la force du nombre, etc., car la possibilité des assignats et de la force du nombre est précisément hors de la nature. D’ailleurs, ce n’est ni par le papier-monnoie, ni par l’avantage du nombre, que les vents conduisent les vaisseaux des François, et repoussent ceux de leurs ennemis ; que l’hiver leur fait des ponts de glace au moment où ils en ont besoin ; que les souverains qui les gênent meurent à point nommé ; qu’ils envahissent l’Italie sans canons ; et que des phalanges, réputées les plus braves de l’univers, jettent les armes à égalité de nombre, et passent sous le joug.

Lisez les belles réflexions de M. Dumas sur la guerre actuelle ; vous y verrez parfaitement pourquoi, mais point du tout comment elle a pris le caractère que nous voyons. Il faut toujours remonter au comité de salut public, qui fut un miracle, et dont l’esprit gagne encore les batailles.

Enfin, le châtiment des François sort de toutes les règles ordinaires, et la protection accordée à la France en sort aussi : mais ces deux prodiges réunis se multiplient l’un par l’autre, et présentent un des spectacles les