Page:Considérations sur la France.djvu/63

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l’ambition de l’Angleterre força la France à prendre les armes. La guerre de sept ans n’est que trop connue. Après quinze ans de repos, la révolution d’Amérique entraîna de nouveau la France dans une guerre dont toute la sagesse humaine ne pouvoit prévoir les conséquences. On signe la paix en 1782 ; sept ans après, la révolution commence ; elle dure encore ; et peut-être que dans ce moment elle a coûté trois millions d’hommes à la France.

Ainsi, à ne considérer que la France, voilà quarante ans de guerre sur quatre-vingt-seize. Si d’autres nations ont été plus heureuses, d’autres l’ont été beaucoup moins.

Mais ce n’est point assez de considérer un point du temps et un point du globe ; il faut porter un coup-d’œil rapide sur cette longue suite de massacres, qui souille toutes les pages de l’histoire. On verra la guerre sévir sans interruption, comme une fièvre continue marquée par d’effroyables redoublemens. Je prie le lecteur de suivre ce tableau depuis le déclin de la république Romaine.

Marius extermine, dans une bataille, deux cents mille Cimbres et Teutons. Mithridate