Page:Considérations sur la France.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Stuart, de Charles Ier ; et de nos jours enfin la révolution française, qui part de la même source.

Je ne pousserai pas plus loin cet épouvantable tableau : notre siècle et celui qui l’a précédé sont trop connus. Qu’on remonte jusqu’au berceau des nations ; qu’on descende jusqu’à nos jours ; qu’on examine les peuples dans toutes les positions possibles, depuis l’état de barbarie jusqu’à celui de civilisation la plus raffinée ; toujours on trouvera la guerre. Par cette cause, qui est la principale, et par toutes celles qui s’y joignent, l’effusion du sang humain n’est jamais suspendue dans l’univers : tantôt elle est moins forte sur une plus grande surface, et tantôt plus abondante sur une surface moins étendue ; en sorte qu’elle est à peu près constante. Mais de temps en temps il arrive des événemens extraordinaires qui l’augmentent prodigieusement, comme les guerres puniques, les triumvirats, les victoires de César, l’irruption des barbares, les croisades, les guerres de religion, la succession d’Espagne, la révolution françoise, etc. Si l’on avoit des tables de massacres comme on a des tables météorologi-