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Page:Considerant - Bases de la politique positive, manifeste de l'école sociétaire fondée par Fourier.djvu/140

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rellement à former Secte, à se séparer en quelque sorte de la Société, à se lier entre eux au nom de la Doctrine commune pour réaliser une petite Église, une Famille, et vivre d’une vie intérieure et corporative.

Cette tendance tient à la nature passionnelle de l’homme[1] ; elle se manifeste infailliblement dans le cas dont nous parlons, celui de l’apparition dans le monde d’une Idée générale, vraie ou fausse.

Pour donner de ce fait deux exemples pris aux deux extrémités de l’Ère actuelle, et sans établir de comparaison entre les Doctrines, nous rappellerons que le Christianisme, il y a dix-huit cents ans, et que le Saint-Simonisme, de nos jours, ont manifesté l’un et l’autre cette propension. Dès son origine, en effet, le Christianisme tendit à fonder au sein du monde polythéiste une Famille chrétienne, une Communion de Fidèles vivant d’une vie spéciale, et formant, au nom de leur Foi nouvelle, une Société dans la Société. De nos jours, le Saint-Simonisme a renouvelé le même phénomène, et nous avons vu les partisans de cette Doctrine amenés, après quelques années de pur Enseignement, à réaliser une

  1. La tendance à former la Corporation ou la Série, est une des trois tendances collectives des douze Passions de l’Homme. Voyez l’Analyse des Passions natives dans les ouvrages de l’École sociétaire.