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bouleversement produit par un violent soulèvement, par une éruption du volcan populaire, on est arrivé à glorifier, sous le nom de principe révolutionnaire, cet esprit de négation, d’insurrection et de renversement lui-même.

De cette fausse association d’idées résulte une doctrine pleine de périls, qui accouple et lie comme par un lien nécessaire l’idée de progrès et l’idée de révolution, qui va même jusqu’à l’identification des deux idées. Cette doctrine est très-répandue dans les esprits, et le sophisme de mots sur lequel elle repose est actuellement exploité par tous les partis dans le langage politique.

Pour nous, entre les principes sacrés de justice, de liberté et d’humanité dont l’amour animait nos pères en 89, et le principe révolutionnaire proprement dit, la tendance à la révolte, au renversement brutal des gouvernements établis, des sociétés et des lois établies, nous voyons un abîme. À nos yeux le génie du progrès n’est pas plus le génie révolutionnaire, que la loi de la santé, du développement normal de la vie, n’est la fièvre, la convulsion ou l’épilepsie.

Le sens que nous donnons au mot Révolutionnaire restera donc bien défini pour notre lecteur, qui nous trouvera très-anti-révolutionnaires, mais non pas contre-révolutionnaires.


LA COMMUNE. — L’Humanité ne vit pas en abstrac-