Page:Considerant - Bases de la politique positive, manifeste de l'école sociétaire fondée par Fourier.djvu/27

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demment, comme nous l’énoncions tout-à-l’heure, de la profonde nuit qui a régné jusqu’ici sur la nature des Passions et par conséquent sur la nature de l’Homme.

Fourier, s’étant le premier livré à l’étude scientifique de la nature humaine considérée sous la face passionnelle, a tiré le mot Passion du vague de toutes les acceptions de la langue vulgaire pour lui donner un sens défini, déterminé. Par ce terme, Passions, Fourier entend exclusivement les penchants constitutifs des Êtres ou les ressorts inhérents à leur nature même et caractérisant leur titre de vie. Ainsi, les Passions humaines sont les forces primitives et naturelles auxquelles est due l’activité libre et spontanée de l’Être humain, et qui le constituent ce qu’il est, en tant qu’Être actif et libre.

Les Passions étant ainsi définies en général, les Virtualités propres et constitutives de l’Être, on peut établir à priori que la Fonction, conforme à la nature de l’Être, a pour condition de son accomplissement le développement de toute l’activité virtuelle de cet Être, c’est-à-dire le développement plein et équilibré de toutes ses puissances passionnelles. Donc, si l’accomplissement de la fonction naturelle de l’Être est appelée la Destinée de cet Être, il en résulte ce théorème que les Passions, les Attractions ou les Forces Virtuelles, constitutives, sont proportionnelles aux Destinées virtuelles des Êtres. Ajoutons que le bonheur étant lié, pour chaque Être, à