Page:Constant - Adolphe.djvu/182

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née ; et quand je fus bien sûr qu’elle était finie, je me sentis, pour le moment, délivré d’un poids énorme.

Je ne me levai le lendemain que vers le milieu du jour, comme si, en retardant le commencement de notre entrevue, j’avais retardé l’instant fatal.

Ellénore s’était rassurée pendant la nuit, et par ses propres réflexions et par mes discours de la veille. Elle me parla de ses affaires avec un air de confiance qui n’annonçait que trop qu’elle regardait nos existences comme indissolublement unies. Où trouver des paroles qui la repoussassent dans l’isolement ?

Le temps s’écoulait avec une rapidité effrayante. Chaque minute ajoutait à la nécessité d’une explication. Des trois jours que j’avais fixés, déjà le second était près de disparaître, M. de T*** m’attendait au plus tard le surlendemain. Sa lettre pour mon père était partie et j’allais manquer à ma promesse sans avoir fait pour l’exécuter la moindre