core, et je n’éprouvais plus cette révolte intérieure qui jadis me portait sans cesse à tout déchirer. Il n’y avait plus en moi d’impatience ; il y avait, au contraire, un désir secret de retarder le moment funeste.
Ellénore s’aperçut de cette disposition plus affectueuse et plus sensible : elle-même devint moins amère. Je recherchais des entretiens que j’avais évités ; je jouissais de ses expressions d’amour, naguère importunes, précieuses maintenant, comme pouvant chaque fois être les dernières.
Un soir, nous nous étions quittés après une conversation plus douce que de coutume. Le secret que je renfermais dans mon sein me rendait triste, mais ma tristesse n’avait rien de violent. L’incertitude sur l’époque de la séparation que j’avais voulue me servait à en écarter l’idée. La nuit j’entendis dans le château un bruit inusité. Ce bruit cessa bientôt, et je n’y attachai point d’importance. Le matin cependant, l’idée m’en revint ; j’en voulus savoir la