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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/136

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François Ier, tandis qu’il s’alliait lui-même aux protestants d’Allemagne ; les horreurs de la ligue, surpassées toutes encore par le massacre de la Saint-Barthélemy ; les conspirations contre Henri IV, et son assassinat, œuvre effroyable des ligueurs ; les échafauds arbitraires élevés par le cardinal de Richelieu, les dragonnades, la révocation de l’édit de Nantes, l’expulsion des protestants et la guerre des Cévennes sous Louis XIV. » J’ai pensé qu’il était bon de citer ce petit abrégé de l’histoire de notre monarchie avant qu’elle fût constitutionnelle. il répond assez péremptoirement, ce me semble, à ceux qui prétendent que nous n’avons cessé d’être heureux que parce que nous avons voulu être libres. Il prouve aussi que les principes démagogiques ne sont pas rigoureusement nécessaires pour motiver des crimes assez bien conditionnés. Ce n’était point par philosophie que Philippe le Bel faisait brûler les templiers. L’on n’invoquait point les droits de l’homme quand on plongeait à plusieurs reprises les protestants dans les flammes sous les yeux de la cour de François Ier ; et l’assassin d’Henri IV s’appuyait de la souveraineté du pape et non de celle du peuple. Le jugement de mme de Staël, sur Louis XIV, a révolté tous ceux qui voient la majesté dans la pompe, le bon ordre dans l’étiquette, le triomphe des lettres dans un peu d’argent