difficile à la fois et le moins solennel, celui qui exige le plus de calme et de fermeté : c’est d’écrire à M. de L… que vous vous êtes éloignée à cause des scènes qu’il vous faisait ; et certes la dernière scène que vous avez essuyée est une excuse assez légitime : que vous allez revenir. Que vous le prévenez que vous voulez terminer vos affaires : que vous en appellerez à ses amis et aux vôtres, s’il s’y refuse : que vous prétendez ne fermer votre porte à personne : I parce que ce serait un aveu que sa jalousie est bien fondée, aveu que vous rie voulez pas avoir l’air de faire ; 2 parce que ce serait vous mettre aux yeux du public, dans une position fausse et humiliante de dépendance [et cela est vrai : songez bien à l’effet que feraient ces deux choses simultanées : la réconciliation tentée par M. de L… avec sa femme et votre soumission à fermer votre porte à quiconque lui ferait ombrage : ce serait véritablement une conduite tout à fait subalterne et dégradante pour vos rapports] ; 3 enfin, parce qu’il n’a pas le droit de l’exiger, et que vous avez celui d’être libre. Ce second parti est peut-être le plus raisonnable. Cependant il a des difficultés : non pas celles de l’emportement de M. de L… dont je vous garantis la conduite modérée à mon égard, mais celles qui viendraient de votre faiblesse, de son empire sur vous, et de votre crainte de lui. Remarquez cependant que
Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/67
Apparence