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sent être décriés par des hommes adroits, et regardés par des hommes simples comme des choses abstraites et inutiles. Nous verrons aussi pourquoi les préjugés, mis en opposition avec les principes, ont dû hériter de la faveur qu’on refusoit aux premiers.

Naturellement les principes n’étant que le résultat des faits particuliers, par conséquent, dans l’association politique, étant le résultat des intérêts de chacun, ou pour l’exprimer en moins de mots, l’intérêt commun de tous, auroient dû être chers à tous et à chacun : mais sous les institutions qui existoient, et qui étoient le résultat de l’intérêt de quelques-uns, contre l’intérêt commun de tous, il ne pouvoit manquer d’arriver ce que nous venons d’indiquer. On ne pouvoit lancer les principes qu’isolément, en laissant au hasard le soin de les conduire, et en s’en remettant à lui du bien ou du mal qu’ils devoient faire ; il devoit s’ensuivre, ce qui s’en est en effet suivi, que la première action des principes étant destructive, une idée de destruction s’est attachée à eux.

Les préjugés, au contraire, ont eu ce