Page:Constant - La Druidesse.djvu/14

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Salut, ondes aimées,
Belles et fières quand l’autan
Roule vos crêtes animées,
Mais pour ce soir, vagues calmées !
Salut ! ô Morbihan !

Et toi vers qui m’amène
Le divin culte des aïeux,
Vieil Irminsul, garde ces lieux
Où pend aux saints rameaux du chêne
L’airain guerrier que ton haleine
Peut rendre harmonieux !

Salut ! Dieu tutélaire !
Arbre sacré, ton front moussu
A bien des fois sur lui reçu
Le souffle, mystérieux père
Des soupirs !… tremblante... j’espère !...
Mon espoir est déçu !
..............................

Et maintenant à celle
Qui reconnaît toujours ma main !
D’hier, d’aujourd’hui, de demain,
O compagne sûre et fidèle !
Je te retrouve, ma nacelle,
Après un long chemin !

Emporte sur ces ondes,
Ainsi que sa mère jadis,
Vers les rives de Gavr-Ynys,
La druidesse aux tresses blondes !
Va, goëlette, tu secondes
L’ire du sombre Dis !