Page:Constant - La Druidesse.djvu/24

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Vrai fils de l’Armorique,
Vrai scion de Conan,
Au grand champ druidique
Qu’il fut patriotique,
Et son art entraînant !

Mais Lez Breiz, c’est ton âme,
Ta tendresse, ton cœur
Qui suscite ma flamme.
Va ! mon instinct de femme
Devine ton ardeur !

Et là sur ce rivage,
Il attend mon retour ;
Je lui dois un message.
Allons, mon cœur, courage !
Fais taire ton amour !

La voix se tait, l’accord expire, et le silence
Plane autour de l’esquif que la brise balance,
Comme un cygne endormi, par le flot emporté,
Nacelle et druidesse, une sous la clarté,
Glissent, glissent toujours, fantôme, ombre muette,
Piédestal et statue, étrange silhouette !
On dirait des esprits la barque qui s’enfuit ;
Et le pieux marin qui, morne, la conduit !
Mais quel est ce soupir, cette plainte profonde,
Qui semble s’échapper des entrailles de l’onde ? ‘
Des âmes on dirait les appels déchirants.
Le Mor a-t-il, ce soir, de funèbres courants
Comme ceux du Plogoff, les grands flots du passage ?
Et Dis a-t-il laissé le lugubre voyage
Aux soins plus caressants de l’amante d’Héol ?
N’est-ce point d’Albion le mystérieux sol