Page:Constant - La Druidesse.djvu/37

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Bouillant Héol, à tes vaillants enfants !
Regarde, et comme au ciel, la nuit et les orages,
Chasse le vil Romain de ces libres parages ;
Rends tes fils triomphants !

O lève-toi demain sur un jour de victoire,
Bel astre de la Gaule, et couvre de ta gloire
Ton peuple aimé, Lez-Breiz et ses vaisseaux !
O toi qui vois le crime et qui ne le peut croire,
Défends ton héritage et venge ta mémoire
Sur la terre et les flots !

La Sène dit : son doigt erre sur la cithare ;
Pour un thème plus doux le barde se prépare ;
Puis, toute palpitante et le front tout vermeil,
D’une voix plus timide, elle chante au soleil :

Dans ta course éternelle,
Amant toujours fidèle,
Un lien t’enchaîna ;
Roi, de ton étincelle,
Tu fais ta reine, celle
Que l’amour entraîna !

Oui, comme toi, comme elle,
A la flamme immortelle
Mon cœur s’abandonna ;
A toi je le révèle,
Puisque ma sœur s’appelle,
Héol, Bélisana !

Et la prêtresse, droite au sein du vaste temple,
Implore du regard le dieu qui la contemple ;
Silencieuse, passe et repasse en son cœur
Ses craintes, ses espoirs, l’amour, d’elle vainqueur,