fleuve Bleu, nous attendre à Nankin, à l’entrée du grand canal, et nous les avions rejoints nous-mêmes, à bord d’une jonque de plus fort tonnage : la traversée n’est que de quelques heures.
On constate en naviguant sur le fleuve Bleu, qui est la grande artère de la Chine, toute l’étendue du commerce de cet Empire. Par moments, lorsque le vent est favorable, l’eau est littéralement couverte de jonques ; il y en avait bien cent cinquante, variant entre deux et quatre cents tonneaux, qui attendaient un bon vent pour quitter Ching-kiang ; elles partaient en même temps que nous, et étaient aussitôt remplacées par un même nombre d’autres, arrivant dans la direction opposée.
Nankin était autrefois une ville considérable ; récemment encore, elle comptait deux cent mille habitants ; mais les Taï-pings ont massacré la population et incendié la ville ; l’herbe pousse maintenant dans ces lieux où quinze ans auparavant la foule se pressait. La fragilité des monuments chinois est un fait curieux, mais général et caractéristique.
Nankin a été pendant une période considérable la capitale de l’Empire : son nom si-