conduire, en arrivant, à la cour. L’apparat avec lequel il se présenta, le train qui l’accompagnait, ne laissèrent pas de faire impression et de confirmer l’assurance qu’il donnait d’être réellement un personnage considérable de son pays, obligé de s’expatrier pour une affaire d’honneur. Amené en présence de l’empereur, bien qu’il eût déjà commencé à apprendre le japonais, il demanda encore huit mois pour l’étudier. Il affirmait qu’il le parlerait alors couramment et arriverait à se justifier du crime dont il était accusé. Sa bonne mine, son habileté, ses largesses aux principaux personnages de la cour, lui firent obtenir la grâce qu’il sollicitait. Il profita si bien de ce répit, que le souverain changea complètement de sentiments à son égard. La fable inventée par lui fut tenue pour vraie, et le malheureux Japonais, coupable d’avoir divulgué la vérité, fut exécuté.
L’amiral comblé de présents put retourner en Hollande ; son premier soin, dès en arrivant, fut d’intenter un procès à la Compagnie, pour la violence qu’on lui avait faite en le renvoyant au Japon au péril de ses jours. Il obtint des dommages et intérêts très-considérables.