Dans un angle sont disposés des confitures et des fruits, destinés à mettre en appétit les convives ; mais pour cela on compte surtout sur les graines de pastèques. Le Chinois en fait une consommation effrayante. Il s’amuse à les ouvrir, et elles lui servent de passe-temps plus encore que d’aliment.
Lorsque l’amphitryon juge qu’on a suffisamment grignoté, il prie le personnage le plus considérable de la société de vouloir bien s’asseoir à la place d’honneur ; c’est la plus éloignée de la porte. Celui-ci n’a garde de céder immédiatement à l’invitation qu’on lui fait ; il s’en défend longtemps avec confusion ; on le prie, on le supplie ; les instances et la résistance croissent en proportion, jusqu’à ce que, vaincu, il prenne enfin cette fameuse place du fond, réputée, par une singulière fiction, la plus honorable : c’est qu’elle est censée faire pénétrer plus avant dans la maison, qui représente celle de l’hôte, ce même convive, que les usages chinois ne lui permettraient cependant pas d’admettre dans son intérieur. Mais paravent et contradiction, ces mots pourraient être la devise du Céleste Empire.