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Page:Contes allemands du temps passé (1869).djvu/42

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Le mari y consentit de tout son cœur. Le soir, lorsque tout fut fini, ils mirent leurs cadeaux sur la table à la place du cuir taillé, et ils se cachèrent pour voir ce que les petits hommes allaient en faire.

A minuit, les nains arrivèrent et voulurent se mettre immédiatement à l’ouvrage ; en trouvant ces jolis vêtements au lieu de cuir, ils s’étonnèrent d’abord, puis ils montrèrent une joie folle. Ils s’habillèrent en grande hâte et ils caressaient leurs habits et chantaient :


« Ne sommes-nous pas des garçons gentils et galants ?
Pourquoi être des cordonniers plus longtemps ? »


Puis ils sautèrent et dansèrent partout, sur les chaises et sur la table. Enfin, ils s’en allèrent par la porte en dansant. Depuis lors, ils ne revinrent plus ; mais le cordonnier vécut à son aise toute sa vie, et tout ce qu’il entreprit lui réussit à souhait.



DEUXIÈME CONTE

Il était une fois une pauvre servante, bien active et bien propre, qui balayait tous les jours toute la maison, et mettait les ordures devant la porte. Un matin, en voulant commencer son travail, elle y trouva une lettre, et, comme elle ne savait pas lire, elle mit son balai dans un coin et porta la lettre à ses maîtres. C’était une invitation des Wichtelmænner qui demandaient à la pauvre fille d’être marraine d’un de leurs enfants.

La servante ne savait trop que faire ; après bien des conseils, et comme on lui disait qu’il ne fallait jamais refuser ces sortes de choses, elle y consentit.

Alors vinrent trois Wichtelmænner, qui la conduisirent dans