Page:Contes allemands du temps passé (1869).djvu/47

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une ravine où il ne pouvait ni avancer, ni reculer. Tel est le sort des arrogants.

Comme le second fils ne revenait pas non plus, le plus jeune des trois frères se décida à s’en aller chercher l’eau merveilleuse ; et le roi fut forcé de le laisser partir.

Lorsque le jeune prince rencontra le nain sur son chemin et que celui-ci lui fit sa question accoutumée :

« Où allez-vous si vite ?

— Je vais chercher l'Eau de la vie, répliqua le voyageur, car mon père est mortellement malade.

— Savez-vous donc où la trouver ?

— Non, dit le prince.

— Eh bien, puisque vous avez répondu convenablement, je veux vous le dire. L’eau sort d’un puits, dans la cour d’un palais enchanté ; et, pour que vous puissiez y entrer, je vous donne une verge de fer et deux morceaux de pain. Avec la verge, vous frapperez trois fois à la porte d’airain du château, et elle s’ouvrira : en dedans, il y aura deux lions qui accourront, la gueule béante ; jetez-leur le pain, et ils s’apaiseront. Puis, hâtez-vous de chercher l'Eau de la vie avant que midi sonne ; car alors, la porte se refermera et vous resterez emprisonné. »

Le prince remercia poliment le petit homme, prit la verge et le pain, et s’en alla ; et tout se trouva tel que le nain le lui avait annoncé. Au troisième coup de verge, la porte s’ouvrit ; et lorsque le prince eut apaisé les lions, il entra dans le château et pénétra dans une grande et superbe salle pleine de princes enchantés, à qui il enleva leurs bagues ; il s’empara également d’une épée et d’un pain qu’il y rencontra. Puis il passa dans une autre chambre, où il aperçut une jeune fille, belle à ravir, qui se montra toute joyeuse à sa vue, et l’embrassa. Elle lui dit