Page:Contes allemands du temps passé (1869).djvu/52

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« Ce serait dommage de marcher dessus. »

Et il détourna son cheval à droite. Mais lorsqu’il fut devant la porte, les gens de la princesse lui dirent qu’il n’était pas le vrai prétendant et qu’il pouvait s’en aller.

Bientôt le second prince se mit en route, et lorsqu’il arriva en face du chemin d’or, où son cheval avait déjà posé le pied, il se dit aussi :

« Ce serait péché ! Le cheval pourrait l’endommager. »

Et il tourna à gauche. Mais une fois près de la porte, il fut de même arrêté par les gens du palais, qui lui dirent qu’il n’était pas le vrai prétendant et pouvait s’en retourner chez lui.

Enfin, l’année étant complétement écoulée, le jeune prince voulut sortir de la forêt pour aller chercher sa fianeée et oublier ses chagrins avec elle. Il se dirigea donc vers le palais où il l’avait rencontrée ; et, tout rempli de sa pensée, il aurait déjà voulu être chez elle, et ne regardait pas la route d’or : son cheval avait pris juste le milieu, et quand il fut devant la porte, on la lui ouvrit toute grande, et la princesse le reçut avec mille démonstrations de joie, déclarant qu’il était son sauveur et le légitime seigneur du royaume.

Leur mariage fut célébré au milieu de l’allégresse générale ; après quoi la princesse raconta au prince que son père l’avait mandé auprès de lui et lui avait pardonné. Il se rendit alors à la cour du vieux roi, et lui apprit tout ce qui s’était passé : comment ses frères l’avaient trompé, et comment, néanmoins, it avait gardé le silence.

Le roi voulait punir les coupables ; mais ils s’étaient embarqués sur mer et avaient pris la fuite pour ne plus revenir de leur vie.