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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome premier.djvu/107

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tion ; mais aujourd’hui dans quel abîme de maux ne suis-je pas plongée ? J’ai perdu l’honneur, j’ai vu immoler ma famille et je ne puis la venger ! Aujourd’hui encore, je me vois forcée à jouer un rôle indigne et à devenir l’instrument d’une noire perfidie. Quelle honte pour mes ancêtres ! » Ces tristes pensées l’attendrissent jusqu’au fond du cœur, et lui font verser un torrent de larmes.

En la voyant baignée de pleurs : « Chère épouse, lui dit Tchou-youan avec tendresse, nous sommes comme deux amis qui se rencontrent après une séparation de mille milles. C’est le ciel qui nous a réunis ; jouissons de notre bonheur. Que manque-t-il à votre contentement ? Pourquoi vous désoler de la sorte ? Avez-vous quelqu’affaire de famille qui pèse sur votre cœur et vous cause cette douleur que je vois ? »

Il la pressa plusieurs fois pour lui ar-