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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome premier.djvu/145

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Madame Tchou-youan, ayant appris la mort de Souï-houng, en fut vivement affligée et lui donna de continuels regrets. Après lui avoir fait de pompeuses funérailles, elle cacheta la lettre qui contenait ses derniers sentimens, et l’envoya à son époux. Celui-ci la lut et pleura amèrement ; dans l’excès de sa douleur, il perdit presque l’usage de ses sens et de sa raison. Ce chagrin profond se changea en maladie ; pendant plusieurs jours il s’enferma chez lui et ne vaqua point à ses fonctions.

Les magistrats et les officiers civils qui lui étaient soumis vinrent le voir, et lui offrir des consolations.

Tchou-youan racontait, en pleurant, le motif de son affliction. Les assistans ne pouvaient s’empêcher de verser des larmes ; ils exaltaient la chasteté et la piété filiale de Souï-houng, la mettant