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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome premier.djvu/221

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en toute hâte du rivage, et qui prenait le gouvernail pour changer la direction du vaisseau, et mettre à la voile.

Yi-tchouan, très-effrayée, s’écria : « Mon père, mon père, mon mari est à terre, pourquoi vous en allez-vous ? » Sa mère lui dit d’un ton dédaigneux : « Qui est votre mari ? cette chétive créature ? Pouvez-vous encore penser à lui ? »

Ma mère, ma mère, que dites-vous ? s’écria Yi-tchouan tout en larmes. Votre père, lui dit madame Lieou, voyant que Soung-kin est toujours malade et qu’il ne peut se guérir, a peur que vous ne gagniez sa maladie, et il s’est avisé d’un moyen pour vous débarrasser de ce malheureux cacochyme, Yi-tchouan fut agitée de frayeur et les larmes coulaient de ses yeux comme d’une fontaine ; elle courut hors de la cabane et s’empara d’une corde pour mettre à la voile