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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome premier.djvu/241

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diatement au bateau de M. Lieou pour l’engager à venir dîner à l’auberge où il avait préparé un repas abondant. M. Lieou fut conduit à la place d’honneur des étrangers, ce qui le surprit beaucoup : « Je ne suis qu’un simple batelier, s’écria-t-il, d’où vient-il donc qu’on a fait tant de frais et de préparatifs pour moi ? Quel peut en être le motif ? — Quand nous aurons pris deux ou trois jattes de vin, lui répondit M. Wang, nous pourrons nous en entretenir. » M. Lieou, l’esprit en suspens, lui répliqua : « Si vous ne m’apprenez pas ce dont il s’agit, je n’oserai pas prendre un siège. » M. Wang lui dit alors : « Il y a maintenant dans ma maison un certain seigneur Tsin de Chan-si qui est extrêmement riche ; il est veuf depuis trois ans, et ayant pris beaucoup d’amour pour votre charmante fille, il désire en faire sa seconde