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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome premier.djvu/248

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pas mort cette année, il était du moins hors d’état d’aller mendier son pain dans un autre village. Calmez-vous donc et réfléchissez où il pourrait avoir acquis toutes ces richesses. » — « Lorsque votre père, lui dit madame Lieou, vous engageait à quitter votre deuil et à vous remarier, cela vous effrayait ; vous refusiez d’y consentir et vous vouliez vous jeter à l’eau et abandonner la vie ; mais maintenant que vous voyez ce riche seigneur, vous cherchez à reconnaître en lui votre mari. Supposez que d’un côté il ne vous connaisse pas, ce qui arrivera indubitablement, combien ne serez-vous pas honteuse alors ? » Ces reproches firent rougir Yi-tchouan, et elle resta tout interdite et confuse.

M. Lieou appela sa femme à part et lui dit : « Oma, il ne faut pas parler ainsi ; car tous les mariages sont décrétés dans le ciel. Avant hier M. Wang,