Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/18

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différence entre lui et sa fille ; et cela était devenu pour elle une habitude.

On dit que les nourrices influent beaucoup sur la figure des enfans, ce qui vient peut-être du rapport qu’il y a entre le lait et le sang. Comme Tchin-Seng et Iu-Kiouan étaient enfans lors qu’ils demeuraient ensemble et qu’ils n’avaient point encore de connaissance, ils ignoraient la ressemblance qui existait entre eux ; mais depuis qu’on avait séparé les deux maisons, ils étaient devenus assez grands pour adopter chacun la coiffure convenable à son sexe, et ils entendaient tout le monde parler de cette ressemblance ; leur curiosité fut vivement excitée par ces propos, et ils soupiraient après l’occasion de faire la comparaison, et de s’assurer de la vérité de ce qu’ils entendaient dire. Mais ils étaient séparés aussi complètement que le nord du midi, et ils