Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sa cousine de venir le voir. Kouan n’appela que sa femme sans dire un seul mot de sa fille ; et lorsque Tchin-Seng laissa encore entendre le désir qu’il avait de la voir, Kouan feignit d’être sourd, ou de ne pas comprendre ce qu’il voulait dire, et ne donna pas de réponse. Tchin-Seng, voyant que sa résolution était prise, ne se hasarda pas à le presser davantage ; et, après être resté encore quelques instans, il se leva pour prendre congé[1].

Dès ce moment, Tchin-Seng et Iu-Kiouan renoncèrent à leur curiosité enfantine ; et voyant qu’il leur était impossible de vérifier ce qu’ils entendaient dire, ils cessèrent d’y songer, et il leur

  1. Ici Kouan adresse un long discours à sa femme pour lui expliquer les motifs qu’il a de tenir son neveu éloigné, sans pourtant lui dire la véritable raison, qui était probablement la haine qu’il portait à son frère.