Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/213

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bien qu’au moment où je passais la rivière sur sa barque, il parut un corps mort qui flottait sur l’eau. Son témoignage est très-véritable. » Le mandarin reçut et mit par écrit et en ordre ces dépositions.

Tcheou-se, fondant en larmes, s’écria aussitôt : « Ayez pitié, seigneur, de ce pauvre malheureux qui est à vos pieds : je n’avais d’autre vue que d’escroquer, par cet artifice, de l’argent à ce lettré, et non pas de nuire à sa personne. Ainsi, modérez le châtiment, je vous en conjure. »

Le mandarin élevant la voix : « Quoi, scélérat que tu es, tu oses demander grace, après que ta passion pour le bien d’autrui vient de mettre un homme à deux doigts de sa ruine. Ce tour-là n’est pas ton coup d’essai. Il y a de l’apparence que tu en as déjà fait périr bien d’autres par de semblables artifices. Je dois dé-