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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/78

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A la vue de ce trésor, il fit les réflexions suivantes : « C’est ma bonne fortune qui me met cette somme entre les mains : je pourrais la retenir et l’employer à mes usages, sans craindre aucun fâcheux retour. Cependant, celui qui l’a perdue, au moment qu’il s’en apercevra, sera dans de terribles tranşes, et reviendra au plus vite la chercher. Ne dit-on pas que nos anciens, quand ils trouvaient ainsi de l’argent, n’osaient presque y toucher, et ne le ramassaient que pour le rendre à son premier maître. Cette action de justice me paraît belle, et je veux l’imiter, d’autant plus que je suis d’un âge avancé, et que je n’ai point d’héritier. Que ferais-je d’un argent qui me serait venu par ces voies indirectes ? »

A l’instant, retournant sur ses pas, il va se placer près de l’endroit où il avait trouvé la somme, et là il attend tout le