Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/89

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jour voyant passer une procession dans sa rue, il s’était un peu trop écarté, et qu’il avait été trompé et enlevé par un inconnu. Il me dit aussi le nom de son père et de sa mère : or ce nom de famille est le vôtre. Je compris aussitôt que ce pauvre enfant avait été enlevé et vendu par quelque fripon ; j’en eus compassion, et il sut entièrement gagner mon cœur ; je le traitai dès-lors comme mes propres enfans ; et je l’ai envoyé au collège avec mon fils pour y faire ses études. Bien des fois j’ai eu la pensée de faire un voyage exprès jusqu’à Wou-si, pour m’informer de sa famille. Mais il m’est toujours survenu quelque affaire qui m’a fait différer un voyage auquel je n’avais pas tout-à-fait renoncé. Heureusement il y a quelques momens vous m’avez parlé par occasion de ce fils. Certains mots jetés par hasard ont réveillé mes idées.