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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/120

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voulu lui laisser diriger cette affaire. » Quand elle eut fini de parler, le mandarin trouva qu’elle avait quelque raison, et fit appeler le mari, afin de l’interroger encore. Celui-ci dit que sa femme était d’un caractère violent, et qu’elle cherchait toutes les occasions d’humilier et de contrecarrer son mari ; que dans les circonstances ordinaires, il prenait patience ; mais que le mariage de ses filles était un objet de trop haute importance, pour qu’il consentît à lui abandonner ses droits.

Le juge, voyant qu’il avait aussi raison, se trouva fort embarrassé pour décider entr’eux. S’adressant donc à tous deux, il leur dit : « Suivant l’usage, le mari a le droit d’être l’arbitre dans la question qui nous occupe ; mais dans les affaires de famille, il est quelquefois impossible de se conformer entièrement aux règles générales, et de ju-