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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/156

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papillon voltigeant çà et là, ou dans un verger, ou dans une prairie. L’impression de ce songe était si forte, que même à son réveil il croyait avoir des ailes attachées aux épaules, et qu’il était près de voler. Il ne savait que penser d’un rêve si fréquent et si extraordinaire.

Un jour profitant d’un moment de loisir, après un discours de son maître Lao-tseu sur le Yi-king[1], il lui proposa le songe qui se formait si souvent dans son imagination, et lui en demanda l’explication.

« La voici, répondit cet homme admirable, qui n’ignorait rien des merveilles de la nature. La cause de ce songe opiniâtre doit se chercher dans les temps qui ont précédé celui où vous vivez. Sachez qu’au temps que le chaos se débrouilla, et que cet univers fut

  1. Livre canonique de la Chine.