Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ça le long de ces sépultures et se trouva, sans y penser, près d’un tombeau nouvellement construit. La petite éminence faite de terre battue n’était pas encore entièrement sèche. Tout auprès était assise une jeune dame en grand deuil[1]. Elle était placée un peu à côté du sépulcre, tenant à la main un éventail blanc, dont elle éventait sans cesse l’extrémité supérieure du tombeau.

Tchouang-tseu, surpris de cette aventure : « Oserais-je, lui dit-il, vous demander de qui est ce tombeau, et pourquoi vous vous donnez tant de peine pour l’éventer ? Sans doute qu’il y a quelque mystère que j’ignore ? La jeune dame, sans se lever, et continuant toujours à remuer l’éventail, dit quelques mots entre ses dents, et ré-

  1. C’est-à-dire qu’elle était vêtue d’un long habit blanc d’une grosse étoffe sans couture.