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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/169

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la dame Tian, le visage allumé d’indignation et de colère, chargea cette jeune veuve de mille malédictions, l’appela l’opprobre du genre humain et la honte de son sexe. Puis, regardant Tchouang-tseu : « Je l’ai dit, et il est vrai, c’est là un monstre d’insensibilité. Se peut-il trouver nulle part un si mauvais cœur ? »

Tchouang-tseu dit encore les quatre vers suivans :

Tandis qu’un mari est en vie, quelle est la femme qui ne le flatte et ne le loue ?
Est-il mort ? la voilà prête à prendre l’éventail, pour faire au plus tôt sécher le tombeau.
La peinture représente bien l’extérieur d’un animal ; mais elle ne montre pas ce qu’il est en dedans.
On voit le visage d’une personne; mais on ne voit pas le cœur.

À ce discours, Tian-chi entra dans une grande colère, « Les hommes, s’écria-t-elle, sont tous égaux quant à leur