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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/23

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et qu’ils ne soient ainsi réduits à rien en un moment. Si une famille est pourvue de vêtemens précieux, il survient aussi tôt des importuns pour en emprunter ; si sa table est abondamment servie, une foule de gens cherchent à s’y asseoir sous le prétexte d’avoir des liaisons avec elle ; enfin il n’y a rien de tel que de se contenter de ce qu’il y a de plus grossier en tout genre, car on évite ainsi les emprunteurs et les mendians.

Il se nourrissait de ces idées, et il n’aurait pas employé un condorin ou un cache[1], à acheter autre chose que des immeubles. Cependant ce n’était point assez pour lui que de satisfaire sa lésinerie, il voulait aussi

  1. Ce sont les noms que les Européens donnent au feu et au li. Le premier est la centième partie du liang ou once d’argent, et le second est la dixième partie du premier, c’est-à-dire la millième partie du liang.
      La valeur du liang, suivant la règle de change établie à Canton, est d’environ dix francs.