Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/65

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fils. Ainsi, non-seulement ma propriété n’aurait point été recouvrée, mais mon fils lui-même aurait été sacrifié. Voilà ce qu’on eût pu appeler une perte ! Au lieu qu’en faisant maintenant un marché désavantageux, je fais contracter à mon acquéreur une dette envers mon enfant, que peut-être il lui paiera un jour. S’il ne la paie pas lui-même, d’autres l’acquitteront pour lui. Le vieux proverbe dit : La prudence commande d’endurer les injures. »

Ceux auxquels il s’adressait, quoique un peu ébranlés par ses raisonnemens, dirent pourtant que sa tête n’était pas trop saine. Enfin Iu-sou-chin mourut subitement au bout de quelques années, et laissa son fils, encore dans l’enfance, sous la garde de sa veuve, qui ne possédait à peu près rien. La mère et l’enfant n’avaient pour subsister que le modique intérêt que leur produisait la