Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/119

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cause, elle passa dans le sallon où son dîné venoit d’être servi.

Quand on mange seul, un repas est bien-tôt pris. De retour dans sa chambre elle le jetta sur un sopha ; le jeune homme auquel elle avoit rêvé vint se présenter à sa pensée. Je puis faire ton bonheur, m’a-t-il dit. Apparemment que l’horrible Bête, qui paroît commander ici, le retient en prison. Comment l’en tirer ? On m’a répété de ne pas m’en rapporter aux apparences. Je n’y comprend rien ; mais que je suis folle ! Je m’amuse à chercher des raisons pour expliquer une illusion, que le sommeil a formée & que le réveil a détruite. Je n’y dois point faire attention. Il ne faut m’occuper que de mon fort présent, & chercher des amusemens, qui m’empêchent de succomber à l’ennui.

Quelque tems après elle se mit à parcourir les nombreux appar-