Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/129

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mée ; c’étoit des Perroquets de toutes les especes & de toutes les couleurs. Tous en sa présence se mirent à caqueter. L’un lui disoit bon jour : l’autre lui demandoit à déjeuner, un troisieme plus galant la prioit de le baiser. Plusieurs chantoient des Airs d’Opera, d’autres déclamoient des Vers composés par les meilleurs Auteurs, & tous s’offroient à l’amuser. Ils étoient aussi doux, aussi caressans, que les habitans de la voliere. Leur présence lui fit un vrai plaisir. Elle fut fort aise de trouver à qui parler. Car le silence pour elle n’étoit pas un bonheur. Elle en interrogea plusieurs, qui lui répondirent en bêtes fort spirituelles. Elle en choisit un qui lui plut davantage. Les autres jaloux de cette préférence, se plaignirent douloureusement. Elle les appaisa par quelques caresses, & par la per-