Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle qu’au travers d’un crêpe extrêmement épais. En rêvant à quoi ce lieu pouvoit être destiné, une vive clarté vînt tout d’un coup l’éblouir. On leva la toile, & la Belle découvrit un Théatre des mieux illuminé. Sur les gradins, & dans les loges elle vit tout ce que l’on peut voir de mieux fait & de plus beau dans l’un & l’autre sexe.

A l’instant une douce symphonie, qui commença de se faire entendre, ne cessa que pour donner à d’autres Acteurs, que des Comédiens Singes & Perroquets, la liberté de répresenter une très-belle Tragedie, suivie d’une petite Piéce, qui dans son genre égaloit la premiere. La Belle aimoit les spectacles. C’étoit le seul plaisir qu’en quittant la ville elle eût regretté. Curieuse de voir de quelle étoffe étoit le tapis de la loge voisine de la sien-