Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/16

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périls qu’on essuie dans de pareils trajets, & l’intempérie de l’air qu’on respire à l’Amérique ne furent point capables de le détourner de son dessein. Il ne craignoit rien autre chose, que de ne pas devenir aussi riche que celui qu’il vouloit imiter ; mais cette appréhension n’égaloit pas le désir qu’il avoit de soulager & ses parens, & son autre lui-même. Il ne balança pas d’un moment entre la crainte des maux, qu’on peut ressentir dans le cours de pareils voyages, & l’espérance du succès. Sans délibérer davantage, il prit le parti de se séparer d’une famille effrayée d’une résolution, qui paroît d’autant plus périlleuse en cette Province, qu’éloignée des Ports où se font les embarquemens, on les croit beaucoup plus dangéreux qu’ils ne le sont en effet.

Robercourt fut insensible aux