Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soit. Ouvrant précipitamment son rideau, elle fut surprise lorsqu’elle se vit dans une chambre qu’elle ne connoissoit pas, & dont les meubles n’étoient pas si superbes que ceux du Palais de la Bête.

Ce prodige la fit presser de se lever & d’ouvrir la porte de la chambre. Elle ne se reconnoissoit nullement dans cet appartement. Ce qui l’étonna davantage, ce fut d’y trouver les quatre caisses qu’elle avoit préparée la veille. Le transport de sa personne & de ses trésors étoient une preuve de la puissance & des bontés de la Bête ; mais dans quel endroit étoit-elle ? Elle l’ignoroit, quand enfin entendant la voix de son Pere, elle fut se jetter à son col. Sa présence étonna ses freres & ses sœurs. Ils la regarderent comme arrivée d’un autre monde. Tous l’embrasserent avec des