Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/166

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j’ai des esclaves qui nous dispensent des travaux ausquels la nécessité nous assujettissoit. Mes enfans jouissent d’une vie aisée, c’est tout ce que je désirois. L’ostentation & le faste m’ont autrefois attiré des envieux, je m’en attirerois encore, si je faisois la figure d’un riche millionnaire. Plusieurs partis, la Belle, se présentent pour tes sœurs, je les vas incessamment marier, & ton heureuse arrivée m’y porte. Leur ayant donné la part que tu jugeras à propos que je leur fasse des biens que tu m’as procuré, débarrassé du soin de leur établissement, nous vivrons, ma fille, avec tes freres, que tes présens n’ont point été capables de consoler de ta perte, ou, si tu l’aimes mieux, nous vivrons tous deux ensemble.

La Belle touchée des bontés de son pere, & des témoignages qu’il lui rendoit de l’amitié de ses freres, le remercia tendrement