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fant leur avoient attiré de sa part une tendresse si grande, qu’elle ne cédoit en rien à celle que le jeune Doriancourt se sentoit pour M. & Madame de Robercourt. Cette fille sensible à toutes leurs marques d’amitié les assuroit sans cesse qu’elle regrettoit de ne pas être en effet leur enfant, ou du moins de leur appartenir par quelque endroit.

M. & Madame Doriancourt, tant qu’ils avoient ignoré les sentimens de M. & de Madame de Robercourt, n’avoient voulu répondre aux protestations de leur fille, que par des caresses proportionnées à son âge. Ils avoient même eu l’attention qu’aucun de leur fils ne songeât à faire naître dans son cœur d’autre tendresse que celle qu’une sœur doit avoir pour des freres. Ils les avoient obligés de vivre avec elle d’une façon qui ne lui permit