Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/58

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presqu’impraticable, & qui pouvait bien être le plus triste séjour de la terre. Que de chagrins ils eurent à essuier dans cette affreuse solitude ! Il fallut se résoudre à travailler aux ouvrages les plus pénibles. Hors d’état d’avoir quelqu’un pour les servir, les fils de ce malheureux Marchand partagerent entre eux les soins et les travaux domestiques. Tous à l’envi s’occuperent à ce que la campagne exige de ceux qui veulent en tirer leur subsistance.

Les filles de leur côté ne manquerent pas d’emploi. Comme des Paysanes, elles se virent obligées de faire servir leurs mains délicates à toutes les fonctions de la vie champêtre. Ne portant que des habits de laine, n’ayant plus de quoi satisfaire leur vanité, ne pouvant vivre que de ce que la campagne peut fournir, bornées au simple nécessaire,