Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/14

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quêtes, elle sçavoit mettre une grande différence entre leurs attentions à celles de la Bête, & de son aimable Inconnu.

Leurs assiduités ne furent payées que de la plus grande indifférence ; mais la Belle les voyant malgré ses froideurs opiniâtrement attachés à vouloir tous à l’envi lui prouver un amour le plus passionné y crût devoir leur faire connoître qu’ils perdoient leur tems. Le premier qu’elle essaya de détromper, fut l’Amant de son Aînée, à qui elle apprit qu’elle n’étoit venue dans sa famille que pour assister au mariage de ses sœurs, surtout à celui de son Aînée, & qu’elle alloit prier son Pere d’en hâter l’exécution. La Belle ne trouva pas un homme épris des appas de sa sœur. Il ne soupiroit plus que pour elle ; & froideurs, dédains, menace de repartir ayant les deux